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par LiseF - le 25/06/2018
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par LiseF - le 25/06/2018

Pourquoi il faut voir Parvana, en salles ce mercredi

Voilà un moment que je suis de près le parcours du film animé Parvana : après avoir été récompensé au festival Animation is Film aux côtés du Grand méchant Renard, l'oeuvre s'est offerte une sortie en France, quelques jours après la publication de la version BD. C'est donc le 27 juin, ce mercredi que le film arrive chez nous et voici pourquoi vous. devez. absolument. aller le voir.

Parvana, l'homme de la famille

On suite l'histoire de Parvana, une petite fille de onze ans qui vit dans une maison modeste avec ses parents en Afghanistan. Depuis quelques temps les talibans font régner la terreur sur la ville : les femmes ne peuvent plus sortir sans un homme et les arrestations arbitraires sont monnaie courante. Vient le jour où son père est arrêté : la famille se retrouve sans homme, livrée à elle-même. Alors Parvana prend une grande décision. Elle coupe ses cheveux, met des vêtements de garçon et devient "l'homme de la famille".

Grâce à ce subterfuge, la petite fille retrouve sa liberté : elle peut aller où bon lui semble, travailler, troquer, explorer, et aider sa mère, sa soeur et son tout petit frère. Alors elle se met en tête de faire sortir son père de prison, injustement incarcéré. Mais la guerre n'est pas loin et les choses deviennent de plus en plus compliquées pour Parvana et les siens.

Un message fort

Vous l'aurez compris, Parvana n'est certainement pas un film animé drôle. Les thématiques dont il traite sont lourdes, d'autant plus lourdes qu'elles pèsent sur les épaules d'un personnage qui n'est même pas encore entré dans l'adolescence. Je vous parlais précédemment d'Okko et les fantômes, un autre de mes coups de coeur du festival d'Annecy. Dans Okko, on trouve le moyen de rire malgré la tristesse. Ici, ce n'est pas le cas mais la beauté est ailleurs : on est scotché, aspiré par l'histoire.

Vers la fin du film, je me suis surprise à arrêter de respirer tant j'étais suspendue au destin de ces personnages si attachants. Elle l'expliquait par la suite en conférence de presse : la réalisatrice Nora Twomey s'est basée sur le livre de Deborah Ellis pour créer le film. Mais elle a aussi parlé à des afghans et plus que les questions de religions par exemple, elle s'est vraiment intéressée au point de vue des enfants, à leur perception des choses.

Et c'est pour ça à mon sens que le personnage de Parvana est si juste. Elle est courageuse et volontaire, mais aussi irréfléchie et impulsive. C'est une vraie enfant, condamnée à grandir trop vite, dans l'urgence. Il y a aussi la thématique de la guerre qui est très présente et très bien représentée : on voit rarement les bombes tomber mais la tension est là, parfois écrasante, parfois juste suggérée.

Une animation excellente

Ce qui est génial avec ce film, c'est qu'il n'y a pas que le ton et l'histoire qui sont intéressants. Les techniques d'animation également, sont incontournables. Le travail sur les couleurs et fascinant, contribuant à montrer autant la brutalité de la situation dans laquelle est plongé l'Afghanistan, que la beauté de ce pays qu'on souille.

Parvana est une conteuse : pour apaiser ses proches, elle raconte des histoires. Et quand on passe dans la partie "contes", le style d'animation change, ressemblant un peu à un spectacle de marionnettes. L'effet est saisissant et on a vraiment l'impression d'écouter une vieille légende traditionnelle. Si les thématiques sont dures, on passe quand même un bon moment devant Parvana parce qu'on en prend plein les yeux.

Pas de doute, Parvana est un beau chef d'oeuvre et mérite son prix du jury ainsi que son prix du public. Le film arrive en salles en France le 27 juin.

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