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par Sullivan - le 5/10/2015
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par Sullivan - le 5/10/2015

Édito #46 : Le renouveau du shônen débarque enfin en France avec One Punch Man

À y regarder de plus près, l'annonce de la publication de One Punch Man chez Kurokawa à partir de Janvier 2016 avait tout du plan marketing très bien huilé et digne des plus grands, puisque la série évènement d'ONE présentait pour la première fois sa fabuleuse adaptation animée ce week-end au Japon. Et si l'engouement dingue autour du titre depuis ses débuts sur la toile pourrait rappeler le dernier succès colossal au pays du soleil levant avec la triste Attaque des Titans, il semblerait qu'il y ait cette fois bien plus à gratter de cette "sublime" surface. 

D'un point de vue industriel déjà, la série est un sacré coup de pied au derrière des vieilles habitudes éditoriales nippones. Forcée de faire sa mue et/ou de proposer du neuf avec du vieux (Dragon Ball Super, qui succède à beaucoup de séries réchauffées et de tentatives ratées), la Shueisha a revu ses méthodes et c'est sur Internet que ses éditeurs sont allés trouver ONE, équivalent Japonais de nos Bastien Vivès, BouletMarion Montaigne, Penelope Bagieux et j'en passe. Lancé en 2009, son webcomic qui a tout de la BD indépendante la plus perchée comptait alors plus de 10 millions de visites et c'est sans prendre trop de risques que le géant de l'entertainment lui proposait un contrat juteux. Problème : le dessin d'ONE semblait trop juste pour plaire aux lecteurs plus traditionnels. Solution : quand on est un éditeur aussi puissant, on a toujours un artiste disponible sous la main, et c'est ainsi que l'excellent Yusuke Murata (Eyeshield 21) est arrivé en renfort, armé de ses crayons et de l'envie "d'adapter" un manga qu'il lisait lui-même d'ores et déjà. 

Voir aussi : le site officiel du webcomic One Punch Man, une plongée dans l'internet d'avant. 

Du côté de l'animation, là aussi la Shueisha fait un écart de conduite par rapport à sa politique de dépenses ultra-rigoureuse (pour ne pas dire complètement pingre), et c'est ni plus ni moins que Madhouse qui récupère la charge d'adapter cet OVNI pour le plus grand nombre. Le résultat est tout simplement bluffant, rapprochant de nouveau Madhouse des autres studios que peuvent être Gainax, 4°C et autres cadors du genre en termes de qualité, le tout au service d'une série animée au long cours, adaptée d'un phénomène né sur la toile.  

Mais One Man Punch, qu'est-ce que c'est, au delà d'un sacré coup de maître de la part de Kurokawa ? C'est l'histoire de Saitama, jeune wannabe salaryman désabusé, qui un jour fait la rencontre d'un homme-crabe en slip qui terrorise les passants, en quête d'un enfant à la face de cul, le tout dans un univers peuplé par des super-héros sortis des pires Comics du golden age. Non, ce n'est pas un énième trip sous acide de Dan Harmon ou Pendleton Ward, mais bel et bien le postulat de départ d'une histoire plus barrée que le plus barré de tes comics indés. À partir de cette aventure, Saitama va s'entraîner trois ans durant pour devenir plus fort ("jusqu'à en devenir chauve", d'accord). Une belle ellipse plus tard, on retrouve notre héros en costume et rasé comme un bonze, sauf qu'un problème se pose : il est désormais tellement puissant qu'un seul coup lui suffit à achever ses adversaires. Pire, personne ne semble remarquer ses extraordinaires capacités. S'en suit un déchainement d'imaginaire tordu pendant des dizaines de chapitres, où l'on croise pêle-mêle l'Homme chien de garde, Maître débardeur, Pri Pri Prisonnier ou encore le Dieu des goinfres. Bref, de quoi éviter de s'ennuyer pendant des mois, d'autant plus qu'ONE est lui aussi bien plus riche qu'en surface, parvenant un développer une histoire en fil rouge tout au long de son récit, ne laissant jamais l'absurde prendre totalement le dessus. 

Vous l'aurez compris, One Punch Man est un cocktail détonnant d'imaginaire moderne et presque nihilistico-caustique comme peuvent l'être ses alter-egos américains, preuve que la culture est de plus en plus globale, pour notre plus grand plaisir. Nous serons de toute façon de la partie pour vous faire une piqûre de rappel dès Janvier 2016, date de sortie du très attendu premier tome de la série. Et encore une fois, joli coup Kurokawa

Bonus-Track : faites-vous plaisir, ça nous vient tout droit du Japon, c'est encore tout chaud et c'est déjà dispo' en VOSTFR gratuitement chez ADN

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