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par LiseF - le 2/10/2019
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par LiseF - le 2/10/2019

Le Collège noir devient une série animée : rencontre avec une partie de l'équipe en charge du projet

Au mois de juin dernier on apprenait que Le Collège Noir, BD en trois tomes publiée dans la collection Grafiteen chez Milan, aurait droit à son adaptation en série animée. Celle-ci a été confiée aux bons soins du studio La Cachette, co-créé par... Ulysse Malassagne, auteur du Collège Noir. BD, animation, l'artiste est sur tous les fronts et forcément, ça m'a donné envie d'en savoir plus ! À l'occasion du Cartoon Forum, je l'ai rencontré ainsi qu'Erika Forzi productrice chez La Cachette, et Elisa Renouil éditrice chez Milan. Une petite bande fatiguée mais heureuse, après une belle présentation du projet le matin-même devant le public du Cartoon Forum. Pour voir le trailer, rendez-vous dans la vidéo ci-dessous à 2:14.

Une BD jeunesse d'horreur au coeur de la campagne française

Le Collège noir raconte l'enfance fictive de l'auteur qui, passant les vacances dans son école perdue au milieu de la campagne avec ses camarades, va réveiller par inadvertance des forces obscures. Durant la conférence, Ulysse Malassagne a expliqué que le récit lui avait été inspiré par sa propre vie à la campagne, et la mythologie française.

"Je pense qu’elle est très sous-utilisée cette mythologie, on ne la connaît pas très bien alors qu’elle est incroyablement riche. C’est quelque chose qu’ils font beaucoup au Japon, ils utilisent leur folklore dans la fiction. Ils sont restés très accrochés à ça. On a un folklore nous aussi mais qui n'est pas du tout exploité. D’un point de vue personnel c’est quelque chose dans lequel j’ai un peu bercé comme j’ai grandi à la campagne, et il y a encore cette culture qui apparait par ci par là, des vieilles pierres…"

L'auteur fait le lien entre la fiction japonaise et son propre travail. Princesse Mononoké par exemple, l'a beaucoup inspiré. La scène d'ouverture où le héros dévale la montagne poursuivi par un démon, lui a tout de suite fait penser à son Cantal natal ! Le fait d'évoquer un film animé comme inspiration pour sa BD n'a rien d'anodin. En fait, il s'est mis très vite à faire de la bande dessinée et de l'animation en parallèle.

"J'ai commencé avec la BD, mais dès que j’ai eu onze-douze ans un ami de mon père m’a montré le logiciel Flash. Quand je suis arrivé aux Gobelins j’avais déjà fait des courts métrages. La BD est arrivée en premier, mais surtout parce que c’est techniquement plus abordable."

Quand il crée une BD, Ulysse Malassagne pense tout de suite à l'animation. Ses mises en page et les mouvements de ses personnages sont très dynamiques : l'artiste m'explique d'ailleurs qu'il écoute souvent de la musique quand il dessine, et la choisit en raccord avec l'ambiance de sa planche. Rien d'étonnant alors à ce qu'un projet de série animée pour le Collège noir ait pointé le bout de son nez.

La série animée

Le projet proprement dit a démarré à la sortie du troisième tome. Elisa Renouil m'explique que Milan s'est tout de suite impliqué dans l'aventure.

"Milan fait de la production audiovisuelle et essaie de développer plein de choses dans ce sens, donc l’envie était partagée des deux côtés. Je pense que c’est de plus en plus important d’arriver à développer des univers sous différents médias. Les lecteurs de BD sont aussi des gens qui consomment de l’animation, du jeu vidéo… "

Erika Forzi ajoute que la BD était à la base publiée dans le magazine GEO Ado. Grâce à son format épisodique, elle se prêtait donc très bien à une adaptation en série. Pour Ulysse Malassagne, c'était aussi le moment opportun pour La Cachette.

"C’est le bon moment pour nous lancer dans un projet un peu ambitieux. La Cachette, c’est parti d’un petit projet, le trailer de ma BD Kaïros, et on a travaillé sur des choses de plus en plus grosses. Aujourd'hui on a une équipe tout à fait adaptée."

La Cachette, studio de passionnés

On parle de plus en plus du studio La Cachette : l'équipe s'est démarquée avec des projets très qualitatifs tels qu'une très belle séquence de Mune le gardien de la Lune, puis l'un des meilleurs épisodes de Love death and robots, et tout récemment Primal, la série de Genndy Tartakovski. Pour Erika Forzi, l'une des forces du studio, c'est son éclectisme.

"L'équipe est composée de passionnés d’animation venant d’un peu partout, qui se nourrissent des influences de l’Est de l’Ouest. C’est un peu un melting pot, ils ne sont pas dans l’élitisme des Gobelins, ils sont ouverts. Et puis la 2D traditionnelle est vraiment notre marque de fabrique."

En effet, pas un seul des projets proposés par le studio n'est en 3D. Même, on sent l'influence de la bande dessinée dans chacune de ses productions. Pour Ulysse Malassagne, c'est quelque chose de très important.

"On est des amoureux du dessin, on s’est très vite rendus compte que bosser sur des courbes et des modèles tout gris ça ne nous plaisait pas, on préfère dessiner. On est passés sur écrans mais c’est un peu pareil. On est toujours dans l’esprit du dessin à la main."

La série est prévue dans un format de vingt-six épisodes de treize minutes, mais celui-ci pourrait changer : tout dépend des partenaires commerciaux qui s'associeront au projet. Si tout va bien, la production devrait débuter à l'été 2020. Il faudra donc être patient pour découvrir la série ! En attendant si vous aimez le travail d'Ulysse Malassagne, vous pouvez découvrir son carnet de voyage en BD sur son compte instagram.

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