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par La Redac - le 4/11/2019
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par La Redac - le 4/11/2019

Rencontre avec Tiers Monde et Max, les deux auteurs de Nako

Sans prise de tête, le sourire aux lèvres et en toute humilité, Tiers Monde et Max, les auteurs du manga Nako, dont le tome 2 vient de sortir, ont accepté de nous rencontrer à l’occasion de la vint-huitième édition du Paris Manga Sci-Fi Show. Entre l’évocation de leur travail en binôme, leurs références allant de Dragon Ball à Tolkien en passant par Glen Keane (Disney), leur désir de transmettre la volonté d’agir aux autres et évidemment de Nako, l’entretien qui devait initialement durer trente minutes a finalement duré deux fois plus longtemps. Rencontre.

À la manière d’un épisode de Game of Thrones, le tome 1 et le tome 2 se terminent tous les deux sur une révélation choc qui laisse le lecteur pantois. Le découpage du manga est-il voulu pour être constamment comme ça ?
Tiers Monde : Tu as raison de citer Game Of Thrones car c’est un peu ce qui nous a inspirés pour la fin des deux premiers tomes. Mais on s’est dit que cela ne devait pas devenir automatique. Pour le tome 3, ce sera sûrement différent. Cela se fait plus au feeling. On avance chapitre après chapitre car on essaye de fonctionner un peu comme le Shonen Jump. On essaye de respecter ce code tout en faisant malgré tout du récit une priorité. Mais quand on a une idée cool, on ne se gêne pas.

Après le traumatisme qu’il subit dans le tome 1, c’est un Nako, par la force des choses, plus mature que l’on retrouve dans le tome 2…
Tiers Monde : Le tome 1 commence par une grosse blague de Nako, qui est vraiment un enfant mais son parcours va accélérer sa prise de maturité. Maintenant, dans le tome 2, il n’a pas et plus la tête à ça, il n’a plus le temps pour tout ça. Pour nous, c’est vraiment la base de montrer à travers ce livre, qui peut être très satyrique, qu’il y a quand même pas mal de gamins qui sont dans cette situation-là, qui deviennent tout de suite adulte. C’est une manière de montrer aux plus jeunes lecteurs mais aussi aux plus âgés que la vie peut être très dure avec certains.

Le manga et le rap

Tiers-Monde, dans MC Solaar, tu rappes : « Je ne cours plus après mes rêves, j'cours après ma réalité »; Sur Quelque Chose tu dis aussi « Moi, je fais c’que j’peux, pas question d’bégayer / Je m’accroche pas à mes rêves car chaque matin faut s’réveiller ». C’est également ça l’évolution de Nako ?
Tiers Monde : Ouais, on peut faire un pont entre ces phrases et le parcours de Nako mais c’est surtout pour dire aux gens que si tu as envie de faire quelque chose, il faut se bouger pour le faire. Moi, je n’étais pas mangaka pour un sou, je n’étais pas scénariste pour un sou. Après ma rencontre avec Naoki Urasawa en 2016 au Japon, je me suis dit : « Moi aussi, je vais faire mon manga ».

Pareil pour Maxime qui n’était pas dans le milieu manga. On s’est juste levés et on s’est dit « Okay, on va le faire ». On s’est donné les moyens de le faire, on s’est inscrits à des concours et ça nous a souri. Aujourd’hui, on est là avec le tome 2 et le tome 3 qui va bientôt sortir. Vraiment, je souhaite pouvoir transmettre cette énergie à tous les dessinateurs qui sont chez eux et qui se disent « Non, je ne suis pas prêt », « Non, j’attends mon tour, nananinanana » car, la vérité, c’est que personne va venir te chercher. Il ne faut pas attendre d’être parfait pour se lancer. J’espère que l’exemple de Nako va inciter les autres à tenter d’accomplir leur rêve.

Max : C’est exactement ça. Allez-y foncez ! Ce n’est pas grave si tu commences tout en bas, au moins, tu fais les choses. La progression se fera d’elle-même avec le temps. En gros fait ton propre shonen. Un shonen ne se commence pas quand le héros est au top level. On n’a pas découvert Son Goku directement en mode super saiyan !

Au-delà de la recherche, l’affirmation et le surpassement de soi-même, qui est un message classique du shonen, vous évoquez également des sujets graves comme l’esclavage, la déforestation ou encore la maltraitance animale…
Tiers Monde : Depuis mes débuts dans la musique, j’ai toujours passé des messages à travers mon rap conscient. Nako est une continuité logique. Là où le manga diffère avec le rap, c’est que le public peut vraiment aller du plus jeune au plus âgé, donc on sensibilise les plus jeunes tout en disant au plus âgés qu’on partage les mêmes causes qu’eux. Ce sont des combats que tout le monde est censé défendre, en vérité. Et le meilleur moyen pour que le message passe sans être barbant comme un discours politique ou des longs articles, c’est de réussir à faire une super histoire.

À l’instar du rap ou du dessin de presse, le manga peut ou doit servir de vecteur pour transmettre des messages selon vous ?
Max : Dans le dessin presse, il s’agit du traitement d’une actualité sous un certain angle de vue. Le message est beaucoup plus aiguisé. C’est vraiment différent. Pour ce qui est du manga, on ne s’en sert pas comme vecteur. Je vois avant tout le manga comme moyen de raconter des histoires. Et le but de Nako est avant tout de raconter l’histoire de Nako. C’est une création, c’est que du kiff.

Après, bien sûr, si on peut à travers notre œuvre sensibiliser, sans moraliser, on le fait. Par exemple, le peuple de Rohr qui a complètement détruit une ancienne forêt pour construire sa ville et qui martyrise un animal est l’extrême opposé des Convaincus, le peuple de Nako. Dans l’histoire, il s’agit d’établir un contraste entre deux peuples mais, dans le même temps, cette opposition expose des faits qui peuvent faire penser à plein de sujets. À travers notre manga, ce n’est finalement que des facettes de notre société que l’on dépeint et que les lecteurs peuvent retrouver. 

Autres messages, plus légers, les caméos. Depuis le tome 1, vous en avez déjà glissé quelques-uns…
Max : Il y en trois au total dans le tome 2. Et pour le tome 3, je sais qu’on va s’éclater encore un petit peu plus ! J’en suis bientôt à la moitié, et je crois que j’en est déjà placé trois. Il risque donc d’il y en avoir d’autres (rires).

Tiers Monde : Dans le tome 1, il y a eu une apparition de Jul. À la base, c’est parti d’une boutade. On s’est dit : « c’est drôle, du coup on le fait ou on le fait pas ? Allez, on le fait, on va rigoler ! ».

Max : C’est que de la bienveillance ! C’est du gros kiff en tant qu’artiste d’immiscer des gens qu’on apprécie.

À la base, c’était un délire commun ou c’est l’un de vous qui a engrené l’autre ?
Max : Pour Jul, c’était Tiers et moi j’ai validé, en mode « Ouais, c’est trop bien ! »

Tiers-Monde : Celui de l’« octogone » (potentiel combat de MMA entre les rappeurs Booba et Kaaris pour régler leur clash, ndlr), c’était toi.

Max : Ouais. Et Médine et Kendrick Lamar, c’était toi. Enfin, voilà, en général Tiers ou moi a une idée et on se valide les références.

Avez-vous eu des retours des personnes concernées ?
Tiers Monde : Pour Jul, aucun. C’est quelqu’un que nous n’avons jamais rencontré. Médine, lui, n’était pas courant. Il l’a découvert en lisant le tome, il a rigolé. D’ailleurs, la semaine dernière, il a commencé à me parler de droits d’auteur (rires).

Pour le troisième volume, c’est encore assez ouvert. Même s’il y en a déjà quelques-uns, on va peut-être aller vers un personnage plus pop et s’éloigner un peu du rap pour pas que ce soit redondant. Peut-être un petit Hanouna (rires).

Le tome 2 suit un rythme volontairement plus lent afin de définir précisément l’objectif de Nako et lancer de nouvelles pistes…
Max : Dans le tome 1, on plante l’univers de l’œuvre. Dans le tome 2, on continue de poser l’univers sauf que là on découvre à travers Nako le monde extérieur, celui qui se trouve au-delà de son village Kaluline. On découvre le monde au rythme de la progression de Nako.

Et les personnages féminins ?

Il y a également beaucoup de nouveaux personnages, notamment Noa qui est le second personnage féminin de l’histoire. Peut-on s’attendre à voir plus de femmes dans Nako dans le futur ?
Tiers Monde : Tu fais bien de souligner ça car c’est prévu qu’il y en ai de nouvelles dès le prochain tome. Jusque-là, ce n’est pas qu’on ne voulait pas de personnages féminins, loin de là, c’est juste qu’en vérité, on ne sait pas bien faire. Mais on travaille pour. Avec Noa, justement, on trouvait ça cool d’avoir une fille super badass.

Max : Ce n’est pas pour rien qu’on a décidé de l’opposer à Nako. On voulait que ce côté féminin et la puissance du personnage ressortent. C’est d’ailleurs le personnage que je préfère dessiner en ce moment. De façon générale, je m’entraine beaucoup à dessiner la féminité depuis quelques temps.

En parlant du prochain volume, le tome 3 promet d’être riche en action…
Tiers Monde : Ce qui va se passer dans le prochain tome est plus ou moins annoncé dans le tome 2, notamment avec le tournoi qui se profile. Après, on va faire en sorte que ça se passe de manière surprenante et originale. Pour ça, il faut que l’on intègre des idées de génie. Faire un tournoi pour faire un tournoi, ça nous intéresse pas. 

Max : Ça va aussi être un moment clé pour faire passer des « steps » à Nako

Le premier arc de Nako est prévu sur six tomes. Le scénario est-il définitivement scellé ?
Tiers Monde : Rien est figé. On sait à peu près comment on veut que ça finisse. On connaît la scène finale mais on doit remplir tout ce qu’il y a entre temps. On n’est pas encore au niveau d’Oda. On se laisse toujours la porte ouverte pour pouvoir ajouter des trucs cool.

Max : C’est sur une petite échelle que l’on peut se le permettre. On est sur Six tomes. Oda, lui, il en est déjà à plus de 90 (rires).

Tiers Monde : On est entre guillemets des mangakas novice, on apprend le métier, on s’imprègne du métier en même temps. Donc on a préféré se laisser une porte ouverte avec des tiroirs scénaristiques afin de pouvoir éventuellement modifier l’histoire si l’on change d’avis. Il y a également le retour des lecteurs qui devient de plus en plus important et qu’on prend énormément en compte aussi.

En introduction du tome 2, vous écrivez « nous transformons vos émotions en énergie pour créer la suite. Merci pour vos nombreux retours ». Quel influence a le retour des lecteurs sur la direction que peut prendre Nako ?
Max : On a des retours de proches qui nous disent qu’ils veulent par exemple plus de bagarre, etc. De toute façon, ça colle en général, à peu près, avec ce qu’on a prévu. Pour l’instant, on a donc pas fait de gros virages scénaristiques en se disant « Oh là, ils veulent ça, alors faut qu’on fasse ça ». Donc, oui, on en tient forcément compte. Mais on a un plan donc essaye de pas trop s’en éloigner. De toute façon, les différents retours que l’on a eus jusqu’à présent restent cohérent avec ce qu’on a prévu. On garde notre cap.

Tiers Monde : Ce qui est drôle avec la sortie du tome 2, on a eu le droit à nos premières théories de la part de nos lecteurs. Ils nous disent : « Je suis sûr que ça parce que ça, et ça, et ça ». Et puis nous de notre côté : « Ah bah non, ah bah non pour ça aussi » (rires)

Max : Ca, ça nous aide beaucoup aussi à pouvoir faire des loopings. « Lui, il pense ça donc on peut s’en servir pour faire ça », Du coup, on se sert un peu de ces théories et tout ça pour nourrir l’univers de Nako. Je suis un gros, gros fan de littérature anglo-saxonne comme J.R.R.Tolkien et J.K. Rowling et à l’époque quand les livres de Harry Potter sortaient, j’émettais beaucoup de théories, j’étais un gros théoricien. Aujourd’hui, d’être de l’autre côté et voir les personnes qui se posent des questions, c’est trop, trop kiffant. Ça fait trop plaisir.

Le travail en binôme

Dans ce travail en binôme êtes-vous chacun cantonné à votre rôle respectif (Tiers Monde est scénariste et Max dessinateur) ?
Tiers Monde : On est toujours intervenu mutuellement dans le domaine de chacun. Quand j’ai une mauvaise idée, Maxime ne se gêne pas pour me le dire et moi quand il y a quelque chose que j’aimerais qui soit fait différemment dans le dessin, je ne me gêne pas pour lui dire non plus. On a un niveau de collaboration tellement fort qu’on peut se permettre de tout dire. Pareil avec notre rapport avec la maison d’édition. Ça reste de la passion avant tout.

Par exemple, au début, pour les persos, on avait peut-être mis deux à trois semaines pour trancher sur le chara-design. Là, je suis descendu à Montpellier pour voir Maxime et trancher sur le chara-design des persos du tome 3, on a plié ça en trois, quatre jours.

Max : Tiers est venu et on a fait ça ensemble. Bien que ce je sois seul au dessin, Nako est issu de l’imagination de Tiers, c’est lui qui imagine les personnages avant tout. Il est donc venu avec son oeil et son imagination et ça s’est fait vraiment à deux. On fait vivre l’œuvre à deux

Tiers Monde, tu as déjà évolué en duo par le passé dans le rap avec Brav (le groupe Bouchées Doubles). Qu’est-ce que le travail en binôme t’apporte ?
Tiers Monde : Ce que je préférais dans la musique, c’était les groupes. Car c’est plus facile d’évoluer en groupe, dans le sens où tu as moins de travail à faire mais plus compliqué car tu as plein de congestion, compromis à faire. Et puis quand tu travailles sur une œuvre artistique, si tu es seul, tu as forcément la tête dans le guidon à un moment donné. Tu ne te rends plus compte de ce qui est bien et de ce qui n’est pas bien. Et c’est là que la collaboration prend tout son sens parce qu’il va y avoir Maxime qui va me dire « Attention, ça tu devrais plutôt le faire comme ça » et vice et versa. C’était pareil avec Brav à l’époque.

À l’inverse, Max, tu as toujours travaillé en solo. Qu’est-ce que cette première expérience en binôme t’as apporté ?
Max : Dans le dessin de presse et le métier de graphiste, je suis dans ma bulle et ce sont mes directions artistiques. Travailler en duo m’a apporté beaucoup de sécurité en quelque sorte et de bons conseils, de réconfort. Au début, quand Tiers est arrivé avec le projet, je n’étais pas du tout à l’aise avec ça parce que je ne suis pas issu du milieu manga. Mais Tiers m’a beaucoup réconforté en me disant « Le manga tu vas voir c’est des codes, ça s’apprend » et en me donnant plein de références et je me suis forgé. Il m’a donné en confiance en moi à ce niveau.

Le travail à deux m’aide à prendre du recul sur ce que je fais, car la tête dans le guidon, c’est une vérité. C’est toujours intéressant de faire un projet à deux. Je ne sais pas si j’aurais eu la force de faire ce projet tout seul, d’en avoir vraiment l’envie par moi-même.

Pourtant, tu n’as pas hésité une seconde quand Tiers Monde t’as contacté pour Nako…
Max : Pas du tout. À ce moment-là, je travaillais pour le label Din Records (label de Tiers Monde, Brav et Médine, entre autres). Et quand Tiers m’a proposé le projet, je me suis dit que rien que pour l’expérience je vais le faire. Même si ça voulait dire que pour le manga j’allais reprendre le B-A BA, tout reprendre de A à Z, tout re-regarder, et ben on va se lancer dedans ! C’est une belle expérience.

Entre chaque chapitre, vous montrez aux lecteurs vos réflexions sur le chara-design des personnages. Est-ce que vous comptez intégrer d’autres informations de ce genre dans les prochains tomes ?
Max : On va continuer à le faire. Sinon en général, une fois que l’histoire est terminée, on pose la carte du monde pour reconstituer l’univers. Pour en revenir à Tolkien, c’est quelque chose qu’il faisait beaucoup sur Le Silmarillion et Le Seigneur des Anneaux. C’est quelque chose que je kiffe trop. On préfère également inviter des dessinateurs qui font des fan-art de Nako.

Tiers Monde : On pensait aussi mettre un glossaire.

Pas d’anecdotes intégrées comme ça se fait beaucoup chez les mangakas ?
Max : Mettre nos anecdotes à nous après tout ça… Le nombre de pages s’épuise vite quoi. On préfère du coup montrer nos recherches, mettre des cartes et valoriser d’autres dessinateurs.

Tiers Monde : Surtout que notre humour est douteux (rires). (Il regarde Max) Là, tu penses à pleins de trucs, hein (rigolent ensemble).

Vos références transparaissent à certains moments dans votre œuvre. À travers notamment l’entraînement de Nako qui rappelle celui de Noritaka ou bien celui de Sangoku et Krilin avec Tortue Géniale.
Tiers Monde : Exactement, c’est un clin d’oeil à ça. Cette forme d’entraînement drôle est une scène récurrente dans le shonen. On a décidé de se réapproprier ce code, en trouvant notre truc à nous en étant original. Mais ce qui est cool aussi dans l’œuvre Nako, c’est qu’on retrouve différentes inspirations. Ça va de Dragon Ball à Tolkien, comme l’a dit Maxime toute à l’heure.

Sur l’aspect graphique, Max, tu n’es pas issu de la culture manga. Lors de la sortie du tome 1, tu as affirmé que tu étais dans une grosse phase de découverte et d’apprentissage de ce monde et de ses codes. Te sens-tu plus à l’aise maintenant ?
Max : Je suis revenu au manga petit à petit, notamment avec les références que m’a donné Tiers. Tout ça a facilité le travail sur Nako. Mais je n’étais pas totalement néophyte non plus. J’ai connu la fin du Club Dorothée, j’avais 4, 5 ans. Je regardais Dragon Ball Z, Sailor Moon et Nicky Larson. À ce niveau-là, mon enfance et mon début d’adolescence ont surtout été alimentées par Pokémon. Déjà à ce moment-là avec Pokémon, mon oeil découpait un petit peu les codes. Les bouches de profil, les nez, les yeux…

Parallèlement, j’ai arrêté de regarder les autres mangas à la télé, je trouvais que c’était moins intéressant. Moi qui souhaitais devenir animateur dans le monde du dessin animé, ce qui m’a vraiment marqué, c’est l’univers Disney. Plus précisément les productions des années 1990 avec le directeur d’animation Glen Keane (La Petite Sirène, Pocahontas, Aladdin…). Je suis également un gros fan de BD franco-belge, j’apprécie le travail de dessinateurs comme Bastien Vivès, Balak, Joann Sfar, Christophe Blain ou encore Bertrand Gatignol. Toutes ces références m’aident à nourrir mes codes manga.

Sens-tu une différence entre l’avant Nako et aujourd’hui ? Si oui, laquelle ?
Max : De ouf ! Quand j’ai commencé à dessiner Nako, je voulais être à l’aise et productif, pas passer 56 ans sur une planche. Je me suis fait violence pour utiliser les codes que j’ingurgite mais tout en gardant mon propre style. Au début, c’était très maladroit, même quand je revois certaines planches du tome 1, je me dis oh là là... Mais, en fait, j’en suis super content car je trouve que le style s’affine car j’en devient petit à petit maître. C’est quelque chose que je sens vraiment.

Au final, sur le plan graphique, c’est ce mélange d’influences qui fait la particularité de Nako dans le milieu du manga…
Tiers Monde
: Je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles Nako a plu aux éditeurs de la Shueisha quand ils l’ont découvert. Je pense qu’en lisant des œuvres étrangères, ils souhaitent voir un peu d’ « occident », que ça les intéresse de voir un mixe entre leur culture et la culture franco-belge. 

Qu’est-ce que représente le manga Nako pour vous ?
Tiers Monde : Pour moi, c’est la preuve que quand tu veux faire quelque chose et que tu t’en donnes les moyens, ça peut marcher. C’est un accomplissement personnel. Après, je le redis, j’espère que l’exemple de Nako va inciter les autres à tenter d’accomplir leur rêve.

Max : Pour ma part, Nako représente avant tout son histoire. J’ai toujours aimé lire des histoires et me dire que je suis le créateur d’un univers tout droit sorti de nos esprits, c’est un accomplissement personnel de ouf. Quand je vois ces deux tomes aux côtés d’autres livres que j’estime énormément, j’éprouve de la fierté. Je me dis que j’ai réussi à faire quelque chose.

par Arthur Jégou
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