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par LiseF - le 6/09/2018
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par LiseF - le 6/09/2018

L'autrice Maud Amoretti quitte le monde de la BD et explique pourquoi

Ces dernières années, la difficulté du métier d'auteur de bande dessinée a de plus en plus été mise en lumière par les principaux intéressés. De ces protestations est né le mouvement Paye ton auteur, destiné à unir les artistes autour de cette cause commune, tandis que de plus en plus d'entre eux choisissent l'auto-édition pour vivre, par exemple en passant sur Tipeee. Et même si toutes ces solutions se présentent comme des lueurs d'espoir, elles ne sont pas magiques. En témoigne le discours de Maud Amoretti, autrice de BD, qui a décidé de quitter le métier.

C'est sur le blog Nina a lu qu'on découvre son témoignage, au cours d'une interview sur sa carrière. On apprend que Maud, qu'on retrouvait sur Burlesque Girrrl ou encore Gothic Lolita, est allée travailler au Japon, a bossé pour Lanfeust Mag et a même financé en crowdfunding sa bande dessinée Les Destructeurs. Mais l'autrice en a plus qu'assez de vivoter et subit un mal-être grandissant.

"Je suis fatiguée… Je n’ai pas dormi (réellement ! Ce n’est pas une image) pendant les 6 mois durant lesquels j’ai attendu mes derniers contrats. Le stress a failli me tuer, là aussi littéralement : de fatigue je me suis évanouie et me suis ouverte la tête en tombant. Heureusement que ma femme n’était pas loin. J’ai fait un vrai burn-out, avec de fortes envies de tout plaquer ou de mourir."

En cause : la précarité de son métier, qui l'a obligée à accepter plein d'autres boulots pour boucler les fins de mois. Prof, elle réalise des travaux de secrétariat et va même aider un ami bûcheron. Maud Amoretti invoque les difficultés de communication avec les éditeurs, ainsi que les prix qui ont chuté de façon vertigineuse ces derniers temps.

"Avant, je touchais 12 000€ pour un 50 pages qui prend 10 mois de travail, aujourd’hui c’est 16 000 pour 100-120 pages pour un bouquin très complexe qui prend presque 3 ans (un ami qui a 11 albums d’expérience m’a annoncé qu’il touchait 12 000 pour un 120 pages soit deux ans de travail acharné. 500€ par mois c’est bien léger…). Ce sont des avances sur droit en plus, pas un salaire."

Pas de doute, l'interview de l'autrice met en avant le mal-être de plus en plus présent du côté des auteurs BD. La solution ? Selon elle, il faut qu'ils se serrent les coudes pour arrêter d'accepter des contrats aux prix trop bas, donc de se "brader". Mais quand c'est ça ou rien, dur dur de refuser... Pour Maud Amoretti en tout cas, le métier d'autrice c'est fini. Elle est en train de terminer une bande dessinée, qui sera donc sa toute dernière. Retrouvez l'interview complète sur le blog Nina a lu.

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