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par Sullivan - le 9/04/2014
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par Sullivan - le 9/04/2014

L'insupportable bande-annonce de Benoît Brisefer au cinéma

Il y a quelques jours, si Alex ne vous avait pas (justement) parlé des spécificités des shônen, j'aurais sûrement pris la parole le temps d'un édito' pour interroger les méthodes de l'univers du Franco-Belge, de sa façon de communiquer à minimat avec le monde de la BD (nous, donc, puisqu'il vaut mieux donner une preview au Figaro ou au Monde plutôt qu'à un site spécialisé qui essaye de les faire vivre au quotidien), et surtout à propos de sa fâcheuse tendance à se tirer des balles de 22. Long Rifle dans le pied, avec des adaptations cinéma vomitives à l'écran, et en dehors.

Ainsi, après le médiocre Ducobu, le succès inexpliquable des Profs, le décevant Marsupilami et j'en passe, c'est au tour d'une série légendaire de Peyo (créateur des Schtroumpfs et accessoirement légende du 9ème Art) d'être financée par le CNC, cette organe unique au monde qui permet à nos acteurs et à nos réalisateurs d'être mieux payés que leurs homologues Hollywoodiens (Mimie Mathy gagne mieux sa vie que Michael C Hall), tout en produisant des croûtes loin d'être rentables pour 90% d'entre elles. Inutile de vous préciser que cet argent vient en très grande partie de fonds publics, et donc des charges que vous offrez à l'état tous les mois, qui juge plus intéressant de financer les dernières facéties de Kev Adams et Frank Dubosc plutôt que des créations d'entreprises désireuses de mettre en avant les réelles exceptions Françaises, bien plus intéressantes que notre cinéma "domestique" d'aliénés.

Loin de se sentir honteux, les producteurs Français qui s'engraissent sur la médiocrité ne vont pas s'arrêter en si bon chemin, tant que notre modèle sera ce qu'il est, et beaucoup (d'opportunistes) vous diraient que ces corbeaux du monde des Arts ont raison de profiter des failles du système. Loin de nous l'envie de vous donner notre point de vue à ce sujet, d'autant que l'horrible trailer ci-dessous parle à notre place. En effet, Dupuis et le Lombard ont cédé les droits de leur série aux 13 Albums à Acajou Films, qui nous prépare par ailleurs un joli reportage sur la Coupe du Monde 2014 au Brésil, à venir sur ARTE.

C'est Manuel Pradal, un réalisateur plutôt inconnu et responsable d'un bon paquet de ratés (Ginostra, Marie baie des anges, La Blonde aux seins nus...), parfaitement ancré dans le monde du cinéma Français et qui a même eu l'honneur de diriger le monstrueux Harvey Keitel, qui s'occupe donc de l'adaptation de Benoît Brisefer, qui met en scène d'autres habitués des subventions du CNC : Gerard Jugnot et Jean Reno.

Effectivement, peut-être que le film a des chances d'être une bonne surprise, et nous sommes les premiers à lutter contre les avis tranchés avant même de découvrir l'oeuvre en salles, mais permettez-nous d'en douter, et de remettre en cause un système qui assèche la création Française, et qui l'éloigne de ses plus saines ambitions. Quel budget est alloué à des projets majeurs tels que l'adaptation des Sentinelles de Julien Mokrani, ou même au(x) film(s) de genre en règle générale ? Les revendications sont les mêmes depuis des années, mais à l'instar des gardiens du temple (doré), rien ne bouge et les puissants s'en contentent, pendant que nous devons assister impuissants à un gaspillage d'argent et qui pourrait servir à adapter d'autres titres majeurs du catalogue des éditeurs.

La diatribe pourrait durer quelques temps encore, tant nos griefs contre ces pratiques sont nombreux (que partagent de nombreux artistes majeurs du monde de la BD), mais laissons la bande-annonce ci-dessous parler à notre place, vous devriez comprendre où nous voulons en venir :

Pourquoi faut-il arrêter de financer le cinéma Français ?

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