Angoulême, ce n'est pas un simple festival de bande-dessinée. Pendant 4 jours, c'est une ville entière dédiée au 9e Art, à ses éditeurs, ses créateurs, ses passionnés. C'est probablement le seul festival pour lequel on peut dire avec certitude à un visiteur qu'il ne s'ennuiera pas pendant 4 jours, et que jamais personne ne pourra tout voir de ce qui s'y passe.
Dimanche matin, alors que l'on charge la voiture avant notre dernier jour et que je jète un oeil à Internet, je tombe sur un e-mail de mon moi du passé, envoyé 3 soirs plus tôt lors d'une soirée bien arrosée. Pour me paraphraser voici en substance le contenu de ce message :
Expéditeur : Moi
Objet : Passer voir DIG espace fanzines et demander Jonathan
Message : Je sais que tu ne te souviens pas de tout mais fais-toi confiance, c'est cool.
Le destin a voulu que nous recroisions Jonathan la veille au soir, lors d'une autre soirée bien arrosée devant l'entrée du Bar que Aarg était en train de retourner, pour nous rappeler que nous ne sommes pas encore passés. Avec un planning bien plus libre que les jours précédents, nous décidons de nous diriger vers l'espace fanzine dès notre arrivée. Et ce n'est que tout au bout que nous trouvons enfin, et un peu par hasard, le stand tant attendu. Jonathan a quitté le festival 10 minutes plus tôt, mais sur place nous trouvons Corentin et Hermance qui nous présentent leur magazine débuté un an auparavant.
DIG : Qu'est-ce que c'est ?
DIG, pour Digression Imaginaire Généralisée, c'est un collectif d'auteurs et d'illustrateurs divers et variés qui ont décidé de se réunir pour faire découvrir leur passion, leur travail et ce dont ils sont capables grâce à un seul et même magazine. L'idée est de laisser chacun préserver son style, aussi différent soit-il des autres, et construire le tout au sein d'une même thématique.
Deux numéros sont déjà sortis. Un numéro zéro en janvier dernier nous fait découvrir un partie des auteurs avec de petites histoires. Des morceaux de vie sans besoin d'intro ni de conclusion. Des choses vraies qui touchent, font rire ou pleurer.
Le second numéro, le numéro -1 (oui oui), pousse encore le concept plus loin en proposant des intrigues sur le thème du déclin dans une seule et même ville. Les histoires peuvent ou non se croiser, on peut les retrouver dans les extraits de journaux réparties dans le magazine, y retrouver les affiches de film ou de pub vues ça et là dans l'histoire...
DIG c'est une vraie expérience visuelle et parfois presque onirique, tantôt nihiliste et tantôt pleine d'espoir, où les différentes formes de dessin appuient une cause commune, offrant autant d'émotions et de points de vues sur une réfléxion qu'il y a d'histoire dans chaque numéro.
Où les trouver ?
Nous les avons croisés en convention, qu'ils arpentent depuis un an. DIG sera de retour à Chinon les 15 et 16 mars prochain, pour BD en chinonais. Mais vous pouvez aussi les trouver sur www.digstrip.com et leur page Facebook. N'hésitez pas à les contacter, et cela s'adresse aussi aux artistes qui souhaiteraient participer à l'aventure.
Moralité de l'histoire : si vous êtes visiteurs et que vous ne voulez pas faire la queue 5h pour une dédicace d'un auteur triple A l'an prochain (ça reste aussi une bonne idée hein !), prenez quelques heures pour vous rendre à côté de l'hôtel de ville et rencontrer de plus petits éditeurs et auteurs, qui vous accueilleront à bras ouverts pour vous faire découvrir leur travail. Vous devriez avoir de très bonnes surprises. Et à tous les DIG en puissance que nous n'avons pas eu le temps de rencontrer ce week-end, comptez sur nous l'année prochaine !
Bonus - Comme une vidéo vaut mieux que de belles paroles, voici la présentation que nous ont fait les fondateurs de ce petit bijou Dimanche dernier à Angoulême, filmé au téléphone à l'insu de tout le monde par ce reporter de l'extrême qu'est Manu :
