Depuis trois ans, le prix Couilles au cul récompense le courage artistique dans la bande dessinée. Parce que la BD peut aussi être un outil militant, parce qu'en France mais aussi partout dans le monde on peut être tué pour un dessin, ce prix a été créé par Fluide Glacial en partenariat avec le festival d'Angoulême. Par le passé il fut remis à Nadia Khiar et à Ramize Erer, et cette année c'est au tour de l'iranien Kianoush d'être primé.
Si l'art pictural est une tradition millénaire en Iran, le pays est sous le joug d'une censure drastique, qui rend l'expression libre impossible. Les caricaturistes doivent obéir aux ordre de la Maison de caricatures de l’Iran, une puissante organisation directement liée au pouvoir. Ils n'ont pas le choix des sujets à traiter, et sont étroitement surveillés : ces dessinateurs se retrouvent au service du régime, réduits à faire de la propagande. ActuaBD explique que pour Kianoush, les caricaturistes de la Maison de caricatures de l’Iran ne sont pas de vrais dessinateurs de presse. L'artiste clame l'importance de la liberté d'expression dans un pays où elle est quasiment inexistante.
En France, on peut découvrir ses dessins dans l'ouvrage Journal Intime de la Terre, sorti en décembre 2017.