Hier en France, des manifestations contre le gouvernement Macron ont eu lieu. Dans plusieurs grandes villes, les travailleurs et travailleuses étaient appelés à venir défendre les intérêts des secteurs publics et privés. Au milieu des cortèges fleurissaient des dessins à la craie sur le bitume des trottoirs : les dessinateurs de BD et illustrateurs jeunesse s'étaient joints au mouvement, pour eux aussi faire valoir leurs droits.
En effet comme on l'expliquait le mois dernier, il ne fait pas bon être auteur de BD en ce moment en France. Selon Violaine Leroy, illustratrice, c'est même de pire en pire. Jointe au téléphone, elle m'explique les raisons de leurs protestations :
"On proteste notamment contre une hausse de la CSG, et une augmentation des retraites complémentaires à 8% prélevés sur nos revenus. Augmenter les taxes sur nos revenus déjà faibles, c'est dangereux pour notre métier !
La hausse de la CSG est censée être compensée par la diminution des cotisations d’assurance maladie et chômage. Sauf qu'en tant qu'indépendants, les auteurs n'ont pas d'assurance chômage : ils sont donc forcément perdants. Face aux taxes de plus en plus importantes, les auteurs ont voulu se réunir. Petit à petit, par le biais de groupes facebook, ils se sont organisés pour se faire entendre, et se réunissent aujourd'hui sous la bannière encore informelle du Collectif artistes auteurs.
"La précarisation du métier d'auteur est de plus en plus forte, et en plus c'est un travail assez solitaire donc c'est compliqué de se faire entendre. C'est pour ça qu'on s'est organisés pour participer aux manifestations et dessiner sur le sol pour montrer qu'on était là."
Selon Violaine Leroy, le collectif était présent notamment à Strasbourg, à Nantes et à Marseille. Rappelons que 40% des auteurs vivent en dessous du seuil de pauvreté, une situation alarmante quand on sait que le secteur de l'édition lui, se porte pourtant bien : il a enregistré une hausse de 20% de son chiffre d'affaire au cours des dix dernières années.