Oui, Astérix chez les Pictes s'est vendu à 1 634 490 ex. en 2013, oui, le dernier Blake et Mortimer s'est arraché à plus de 250 000 exemplaires en moins d'un mois, d'après l'institut Gfk. Mais quid des ventes d'ouvrages plus discrets, publiés par un petit éditeur de bande dessinée ? Sans langue de bois, Serge Ewenczyk, patron des éditions Çà et là, se livre à un bilan de l'année 2013, publiant en détail les chiffres de ventes des quatorze titres qu'il a publiés l'an passé.
L'éditeur explique que 2013 fut la meilleure année pour sa structure en termes de chiffre d'affaires, notamment grâce aux bonnes ventes de Mon Ami Dahmer (7290 ex.) et Annie Sullivan & Helen Keller (6146 ex.). Un succès que n'a pas rencontré près de la moitié de ses livres publiés en 2013, dont les chiffres flirtent autour des 1 000 exemplaires, comme Troupe 142 (685 ex.) et le non moins chouette L’Été des Bagnold (1104 ex.).
« On assiste depuis quelques années a une accentuation de la polarisation des ventes, explique l'éditeur. Avec quelques livres qui arrivent à tirer leur épingle du jeu et marchent bien et presque tous les autres qui se retrouvent avec des ventes basses, voire très basses. Il n'y a quasiment plus de ventes “moyennes”. [...] Les causes sont multiples, mais a priori on ne peut pas mettre ça sur le dos de la “surproduction” dont certains se plaignent dans la mesure où 2013 a connu une baisse du nombre de nouveautés publiées en bande dessinée pour la première fois depuis de nombreuses années. [...] Ce qui est certain, c'est que les prescripteurs sur lesquels nous nous reposons habituellement, la presse, les libraires etc, sont beaucoup moins écoutés et suivis qu'avant. »