Sur le point de se rendre en terre charentaise où le Festival d'Angoulême ouvre ses portes jeudi prochain, le mangaka Jiro Tanigichi a répondu à quelques questions de l'AFP. Après les événements de Charlie Hebdo, la problématique de la liberté d'expression a forcément été abordée.
Celui qui vient de sortir les Gardiens du Louvre chez Futuropolis a une position claire là-dessus, il déclare "ne rien s'interdire" mais qu'il réfléchit beaucoup aux effets que son art peut avoir sur le lecteur :
"L'humain est un animal pour qui le sens visuel réagit le premier, les mots et l'analyse viennent ensuite. Le manga s'adresse d'abord à la vue, si bien que le dessin peut aussi être mal interprété et garder seulement son impact premier et faussé. Je sais la puissance expressive du dessin et ses risques, c'est pourquoi j'ai aussi toujours fait mon possible pour le manier avec précaution en ayant toujours à l'esprit l'impact que peut avoir mon histoire et ma façon de dessiner sur certaines personnes."
Ainsi, s'il ne remet pas du tout en cause la liberté d'expression, il considère que c'est la responsabilité de chacun qui est engagée face à son dessin. Et là, il estime que l'artiste doit se cultiver, pour connaître au mieux les tenants et les aboutissants que va provoquer son dessin. En gros, celui que l'on retrouvera bientôt avec Elle s'appelait Tomoji qui sort chez Rue de Sèvres estime que le dessinateur ne peut pas se cacher devant la liberté d'expression, et qu'il doit accompagner celle-ci.
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