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par Elsa - le 6/02/2014
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par Elsa - le 6/02/2014

Rosko tome 1, la critique

À chaque nouvelle bande dessinée dont Zidrou signe le scénario son lot de surprises. À chaque fois un ton, des thématiques, un genre différents. Mais toutes les oeuvres adultes dont il nous gratifie depuis quelques années ont deux points communs : des dessinateurs talentueux, et des récits qui provoquent en nous des émotions fortes.

Per Svenson doit mourir aujourd'hui

Dans un futur pas si lointain, la sécurité publique est gérée par une entreprise privée, P. Pol. Ses employés protègent la population...à condition d'être à jour dans ses cotisations.

Il y a six ans de ça, Rosko a arrêté Per Svenson, ce monstre qui a tué 92 personnes innocentes, presque 93. 

Aujourd'hui, l'exécution du meurtrier sera retransmise en direct à la télé. Un grand spectacle comme seule la télé-réalité sait en offrir. "Si vous voulez que Per Svenson soit mis à mort par combustion, composez le 991. Si vous voulez qu'il périsse dans un bain d'acide, composez le 882."

Et pour que le show soit parfait, il faudrait que le justicier Rosko soit présent. Mais il en a terminé avec tout ça... Ah, et il manque encore une invitée. Épiphanie Kendricks, celle qui aurait dû être la 93ème victime...

L'audience avant l'humain

Thriller d'anticipation, ce premier tome de Rosko nous plonge tout de suite dans l'ambiance. Violent, sombre, ultra rythmé, l'histoire se déroule dans une société glaciale et déshumanisée, où les héros sont eux, épuisés. Rosko vit avec ses démons, même s'il fait comme si tout allait bien, Épiphanie est sans le savoir une véritable bombe à retardement, et Per Svenson prie sans relâche, en attendant le repos éternel.

Rosko a un côté cinématographique, autant dans le scénario que dans la mise en scène, qui emprunte avec intelligence aux blockbusters d'action hollywoodiens. Et si le dessin d'Alexeï Kispredilov manque parfois un peu de finesse, il n'en est pas moins plein de modernité et d'énergie, conférant au titre un air de fuite en avant, alors qu'on s'attend à un simple point final.

La critique de notre propre société est toujours présente entre les lignes, avec un système où les dirigeants auraient juste encore moins d'états d'âme qu'ils n'en ont déjà.

Comme toujours avec Zidrou, les personnages sont très denses, pleins de fêlures, arrivant dans le récit avec un passé lourd, des secrets, mais une force qui leur permet de continuer à mettre un pied devant l'autre.

Rosko est un thriller maitrisé et loin d'avoir livré toutes ses surprises dans ce premier tome. S'il reste assez classique, il n'en reste pas moins très bien construit, prenant, violent, intelligent et bourré d'humanité. 

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