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par AlexLeCoq - le 15/01/2014
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par AlexLeCoq - le 15/01/2014

Goku, le héros ultime

(c) image : wakarimasen.fr

Une tenue orange et bleu, une coupe de cheveux singulière, un bâton et un nuage magique, impossible de ne pas reconnaître derrière ces traits le héros légendaire de plusieurs générations, celui d’Akira Toriyama, le grand, le vaillant Sangoku.

Créé en 1984 par les même crayons qui serviront à donner vie à l’univers de Dragon Ball, Sangoku n'est au départ qu'un hommage aux nombreuses influences qui façonnent le Japonais. Pourtant Akira Toriyama ne le sait pas encore, mais il vient de donner la  vie à un petit personnage incroyable, un petit extra-terrestre venu de l’espace, Goku, le héros ultime.

Goku l'enfant

Akira Toriyama sait mélanger les meilleures saveurs pour créer sa propre sauce qui a tout de suite un arrière goût agréable rappelant un certain Superman. Tel le Kryptonien, Carot survit à la destruction de sa planète natale alors qu’il est envoyé en urgence sur Terre dans une dernière tentative désespérée de son père, Bardock. Heureusement, celui-ci est recueilli par Gohan, qui le baptise Goku et qui décide de l’élever comme  son propre enfant. Et si la série Dragon Ball est marquante pour l’omniprésence de l’humour de Toriyama, l’auteur décide de commencer son histoire par un évènement tragique, la mort de Gohan. Si ce triste épisode de la vie de Goku n’est pas mis en scène, il est fondamental de la création du jeune personnage qui, sans le savoir, est à l’origine de la mort de son grand-père. La faute à son sang Saiyen qui, tel un loup-garou, bout pour transformer le garçon en un singe géant dévastant tout sur son passage le temps d’une pleine lune. Ainsi, Goku est amené à vivre tout seul alors qu’il est seulement âgé de douze ans, ce qui n’est finalement pas une épreuve en soi vu la puissance qu’il peut développer pour pêcher des poissons deux fois plus grands que lui.



Mais la solitude ne collera pas longtemps à la peau de Goku qui ne pourra pas vivre longtemps au ban de la société. Il fait alors la rencontre de Bulma qui l’embarque rapidement dans sa quête de recherche des Dragon Balls. C’est ici qu’on découvre que le pauvre Goku vit complètement en décalé avec le reste du monde puisqu’il n’avait presque pas conscience de son existence. Ce faisant, il devient tout de suite un personnage d’autant plus singulier qu’il découvre le monde d’Akira Toriyama en même temps que le lecteur. Et c’est avec son humour que l’auteur fait passer la pillule notamment alors que Sangoku n’est seulement capable de faire la distinction entre les garçons des filles qu’après un petit palpage en règle. La puissance physique du personnage mêlée à son innocence crée rapidement un cocktail d’étonnant de scènes incroyables. Mais Goku dévoile une partie de son potentiel sans fond lorsqu’il rencontre Tortue Géniale qui ne tardera pas à lui apprendre le Kamehameha, qui fera rapidement pâle figure face aux autres attaques de la série mais qui restera toujours incroyable lors de sa première exécution signée par un Tortue Génial bodybuildé à l'extrême.

Devenu un passage obligatoire dans les shonen de notre époque, la renommée de Goku dans Dragon Ball vient aussi de ses passages obligatoires dans les tournois d’arts martiaux. Un moyen simple et efficace de tester la force de Goku qui, haut comme trois pommes, dévoile une force incroyable alors qu’il arrive à se débarrasser de ses ennemis même s’il n’arrivera pas à décrocher la victoire. Et comment ne pas inspirer le lecteur avec un héros qui se montre dans toute ses épreuves comme un modèle de persévérance, s'entraînant sans cesse pour devenir plus fort et encore plus fort.



Mais les tournois ne suffiront plus pour les ambitions du personnage qui ne semble pas avoir de limites. Après lui avoir fait affronter une armée et Ten Shin Han, Akira Toriyama met Sangoku face à sa première épreuve de choix, le démon Piccolo. Ennemi des temps anciens du maître de Tortue Géniale, celui-ci revient d’entre les morts dans le but de retrouver sa jeunesse et prendre le contrôle de la Terre et du monde si le cœur l’en dit. C’est d’ailleurs à cette période que Toriyama se permet de proposer des scènes plus dures comme la mort de Krilin, qui sera suivie par celle de Chaozu et Kamé Senin, avec les Dragon Ball comme maronnier narratif pour faire revenir ces derniers à la vie. Pour la première fois, le monde d’Akira Toriyama perd son ton léger pour laisser place à une ambiance lourde qui va évidement déteindre sur Goku. Et pour devenir plus fort, le petit Saiyen devra faire preuve de son sens du sacrifice en buvant l’élixir de Karin, dont les effets seront dupliqués par le sang de ses ancêtres lui permettant de détruire le malin au terme d’un combat épique.

 

Goku le Saiyen

Le monde est sauvé mais le sursis ne durera pas éternellement et Akira Toriyama décide de qu’il est temps de redistribuer les cartes du jeu Dragon Ball pour les arc des Saiyen et de Namek. Goku a beaucoup changé puisqu’en plus d’être devenu adulte, celui-ci est maintenant le mari de Chichi mais aussi le père du petit Gohan. Et la psychologie du personnage est tout de suite affectée par son nouveau rôle puisque le début de cet arc commence par un moment fort dans la série, la mort de Sangoku. Celui-ci fait le sacrifice ultime pour pouvoir mettre un terme aux actes de Radditz, qui a eu le malheur de kidnapper son fils. Mais la mort de notre héros ne sera au final qu’une excuse pour lui de devenir plus fort en s’entraînant chez Kaio en attendant l’arrivée de Vegeta et son acolyte Nappa. La création du personnage de Vegeta n’est d’ailleurs pas anodine de la part d’Akira Toriyama car ce personnage représente tout ce que Sangoku aurait pu devenir si la planète Vegeta n’avait pas été détruite. Malgré la puissance de son Kaioken, Goku essuiera un échec puisqu’il n’arrivera pas à vaincre son ennemi et rival en devenir.

Mais le plus grand changement de la personnalité de Goku survient sur Namek lors de son combat contre Freezer alors qu’il libère sa haine et devient Super Saiyen pour espérer vaincre son ennemi. Ce passage est l’un des plus passionnants de la série d’Akira Toriyama puisque Goku abandonne l’homme qu'il est devenu pour laisser parler son sang de Saiyen et le désir de combat inhérent à sa condition. En plus de sa classe folle, la psychologie de Goku est complètement bouleversée puisque celui-ci a pour seule obsession de tuer Freezer. Face à la mort de Krilin et le génocide du peuple de Namek, tout ce qui faisait de Goku un terrien disparait et c’est un Saiyen qui renait. Le combat entre les deux hommes finit en apothéose alors que la planète Namek est sur le point d'imploser et que Sangoku décide finalement de reprendre le dessus sur sa personnalité en transmettant son énergie à Freezer pour lui offrir la possibilité de s’enfuir, même s’il ne lui reste qu’un pauvre bras.

 

Goku le dieu

On aurait pu penser que Dragon Ball serait arrivé à son terme avec cet épisode mais Goku réussira évidemment à s’en sortir et à revenir sur Terre. Et pas de repos pour les guerriers puisqu’à peine rentré, celui devra se remettre au travail pour combattre les cyborg du Docteur Gero et Cell. Mais Akira Toriyama décide de traiter son personnage d’une nouvelle façon en le mettant totalement de côté grâce à l’excuse magique de la maladie du cœur. Après avoir joué sur la force brute dans le précédent arc, Goku, qui n’a pas laissé le combat de côté pour autant, devient un mentor pour son fils Gohan avec lequel il ira s’entrainer pendant une année dans la salle de l’Esprit du Temps. Et cette fois, Goku n’y est (presque) pour rien dans la résolution du conflit contre Cell puisque, tel un passage de flambeau à la nouvelle génération, il avoue sa faiblesse et décide qu’il est temps pour Gohan de prendre la relève. Ce qu’il fera avec classe en terrassant Cell après une prise de conscience similaire à celle de son père qui le fera se transformer en Super Saiyen 2.
Akira Toriyama semblait en avoir fini avec Goku qui est, une nouvelle fois, envoyé au paradis sans promesse de retour.



Mais il n’en est rien puisque notre héros revient pour un ultime arc de Dragon Ball. Un peu moins fin que la majorité de la série, Akira Toriyama décide de tabler sur la puissance brute avec l’arc de Buu en ne donnant plus aucune limite au pouvoir de Goku. Et cette surenchère de testostérone made in Sangoku passe pas sa transformation en SSJ3 qu’il dévoile lors du célèbre passage dans lequel il explique à Buu l’étendue de sa puissance. Si la pression avait l’habitude de monter tranquillement dans Dragon Ball, Akira Toriyama décide d’ouvrir directement les valves avec Buu qui augmente sa puissance de manière exponentielle en absorbant tous les alliés de Carot qui n’a plus d’autre choix que de fusionner avec Vegeta et former Vegeto avec les potaras. D’autant plus que la fusion semble l’idée finale pour amener un personnage déjà puissant dans des sphères de puissance stratosphériques. Car dans le fond, qu’est-ce qui est plus puissant que deux guerriers incroyablement forts formant un seul être (qui a dit Battle of Gods ?) ?



Il a bordé notre enfance et il a déjà 30 ans ! C’est en retraçant la saga Dragon Ball que l’on se rend compte à quel point le personnage de Sangoku est incroyablement riche dans sa personnalité ! Akira Toriyama a su mener son personnage au doigt et au crayon tout au long de sa vie pour créer une figure charismatique mais incroyablement universelle et intemporelle à la fois. Goku est et restera un grand héros, qu’on l’ait découvert il y a 30 ans, qu’on le découvre maintenant (Manu vous en parlera demain) ou qu'il faille attendre 2044 pour faire sa connaissance.

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