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par Elsa - le 5/03/2014
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par Elsa - le 5/03/2014

SuperZelda, la critique

Si Francis Scott Fitzgerald fait encore aujourd'hui parler de lui à travers son oeuvre, et notamment Gatsby le Magnifique, on se souvient moins de Zelda, son épouse et muse, qui inspira bon nombre des personnages féminins de ses romans.

Tiziana Lo Porto et Daniele Marotta rendent hommage à cette femme de caractère le temps d'une biographie en bd.

La vie d'une icône

Déjà toute jeune, Zelda n'en faisait qu'à sa tête. Fille de bonne famille née en 1900, Zelda aime les garçons, la fête et la natation. Elle rencontre Scott, et ils tombent éperdument amoureux l'un de l'autre. S'en suivra toute une vie d'amour, de disputes, de passion, de soirées trop arrosées et de bien d'autres excès.

Zelda veut croquer la vie à pleines dents, vivre selon ses propres valeurs, s'émanciper de la case dans laquelle son sexe devrait l'enfermer, à une époque où les femmes étaient des épouses avant d'être elles-même. Zelda et son mari veulent repousser les limites, vivre intensément, ne pas se laisser freiner par des détails aussi idiots que l'argent ou la bienséance. La voie qu'ils empruntent est perpétuellement sur le fil, et du flamboyant à la déchéance il n'y a malheureusement parfois qu'un pas.

La vie très riche d'une femme surprenante

Zelda est une héroïne. Pas de celles qu'un auteur imagine de manière à la rendre attachante, mais de celles qui se construisent seules, à la force de leur détermination et de leurs extravagances. SuperZelda retrace sa vie, de sa naissance à son dernier souffle. Une vie pleine de tant de rebondissements que l'on n'aurait même pas pu l'inventer. À travers elle, c'est le couple tumultueux qu'elle formait avec Francis Scott Fitzgerald qui nous est raconté. Ils s'aiment tant qu'ils en viennent à se détester, ils se perdent dans le tumulte de la foule pour mieux se retrouver.

Bien construit et richement documenté, cette bande dessinée se lit avec plaisir. Néanmoins, la vie de zelda est si riche, part dans des directions tellement imprévisibles, qu'on a parfois l'impression d'être réellement uniquement spectateur, d'assister à une succession de faits, d'évènements, qui ont rythmé la vie du couple. Difficile alors de se sentir impliqué, de ressentir quelque chose pour les héros de l'histoire.

Si le dessin est léger et agréable, et si les plans évoquent tour à tour un album de photos anciennes et, à l'inverse, l'impression d'un regard intime sur la vie des personnages, le véritable bémol de SuperZelda est sans doute que le dessinateur ne tient pas vraiment ses visages. Cela pourrait être un détail s'il ne devenait pas parfois difficile de distinguer, d'une case à l'autre, si c'est toujours bien de Zelda qu'il s'agit. La colorisation monochrome, dans un bleu doux et rétro, habille joliment les pages sans alourdir un récit très dense.

Super Zelda souffre de quelques points faibles, mais n'en reste pas moins un éclairage très intéressant sur la vie de cette femme incroyable, ainsi que sur l’œuvre de son mari. C'est aussi toute une époque que l'on découvre à travers elle. Ces années 20 où tout semblait en ébullition...

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