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par AlexLeCoq - le 24/10/2013
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par AlexLeCoq - le 24/10/2013

Ex Machina, la critique

Démarrée en août 2004 chez DC Comics sous le label Wildstorm, la série Ex Machina de Brian K. Vaughan et Tony Harris débarque en France chez Urban Comics avec un premier volume plus que convaincant.

Brian K. Vaughan est un scénariste de génie et il a déjà pu le démontrer dans d’autres pautions françaises récentes comme Saga ou Y Le Dernier Homme. Ex Machina ne déroge pas à la règle et éveille la curiosité à peine les premières pages parcourues. Ici, l’action se focalise autour du personnage de Mitchell Hundred, ancien ingénieur reconverti en maire de New York. Mais, Mitch n’est pas un homme comme les autres puisqu’il est aussi un ancien super-héros, connu sous le surnom de la “Grande Machine” dont la principale capacité est de pouvoir converser et avoir le contrôle sur les objets électroniques.
La narration se pose en deux temps, une première partie se déroule en 2002 alors que l’homme qui murmure à l’oreille des objets est en poste à la mairie de la Grande Pomme et la deuxième, sous forme de flashbacks, prend place en grande partie entre 2000 et 2001 alors que celui-ci porte toujours un costume et défend la veuve et l’orphelin.



Ce qui impressionne dans cette oeuvre, c’est la richesse de l’écriture de Brian K.Vaughan qui arrive à aborder énormément de sujets et de problématiques diverses et variées tout au long du récit. Évidement, avec un maire en protagoniste, l’auteur américain ne pouvait pas passer à côté de la politique mais il l'aborde de manière très intelligente. Sans rentrer dans la démagogie, le personnage de Mitchell Hundred se révèle assez utopiste, même s'il se proclame lui même réaliste, dans la manière de diriger sa ville. Ce qui est intéressant, c'est que le personnage s’est rendu compte qu'il y avait d'autres moyens pour sauver la vie des gens que de porter un costume de super-héros, d'autant plus qu'il empirait le plus souvent les situations dans lesquelles il se plongeait. Surtout qu’il gouverne une ville encore traumatisée par les événements du 11 septembre et dans laquelle des mots comme “terrorisme” sont à éviter. Et s’il se veut sans parti politique, c’est pour mieux pouvoir pointer le doigt sur les défauts des institutions qui l’entoure ce qui permet même d’ouvrir sur des débats comme celui sur l’homosexualité, qui a une forte résonance avec ce qui se passe en France.



À cela, Brian K. Vaughan rajoute à sa mixture déjà bien consistante d’autres éléments indispensables pour garder le lecteur en haleine comme le mystère autour des pouvoirs de Mitchell Hundred ou encore une histoire de meurtres en série qu’il devra gérer en plus de toutes ses autres charges. Ex Machina tient un rythme soutenu tout au long de son intrigue et les flashbacks ne bloquent pas la progression du scénario, bien au contraire, elles donnent une mesure à la lecture et permettent de cerner petit à petit les tenants et aboutissants du récit.

Mais le scénariste américain n’est pas seul pour créer son univers de toute pièce car la partie graphique est entre les doigts d’un autre ténor, Tony Harris. Si Ex Machina est aussi efficace, c’est grâce aux dessins de l’américain qui contribue grandement à la crédibilité et à l’efficacité du récit. Les traits du dessinateur américain offrent un mélange de genres et d’ambiances au point que certaines cases frisent l'épouvante. Le reste demeure tout de même conventionnel et sobre tout comme son découpage. Mais si Ex Machina est aussi incroyable, c'est aussi grâce au talent de Jd Mettler, le coloriste, qui a d’ailleurs remporté l’Eisner Award du meilleur coloriste pour sa performance sur la série en 2005. La couleur donne une grande partie de son ton à Ex Machina et permet de différencier en un clin d’oeil les différences d’ambiance entre les deux périodes de la narration de Brian K. Vaughan.

Ex Machina est une nouvelle oeuvre immanquable à ranger aux côtés des autres titres majeurs de Brian K. Vaughan. Sans totalement prendre le lecteur par la main, il présente une intrigue complexe qui s’offre le luxe d’introduire dans son récit des éléments de politique mélangés avec des éléments classique des meilleurs comics comme le super-héros. Si ce premier volume vous en coûtera 22,5€, il n’y a pas à hésiter puisque celui-ci s’avère vraiment généreux en terme de narration et suffira à rassasier tous bons lecteurs.

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