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par Benji_du91 - le 28/07/2014
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par Benji_du91 - le 28/07/2014

J'ai essayé la série classique Doctor Who : The Caves of Androzani, mon avis

Si je ne fais pas quelque chose d'un peu productif dans les prochaines heures, j'aurai gâché une ènième journée de mes vacances. Bon, vous voulez une review ?

J'AI ESSAYÉ LA SÉRIE CLASSIQUE DOCTOR WHO - ÉPISODE 2 : THE CAVES OF ANDROZANI, MON AVIS

 

(épisode 1 ici : Genesis of the Daleks)

 

J'aime Doctor Who, j'adore Doctor Who. C'est ma série préférée, c'est celle qui me correspond le plus. J'aime ses pistes de réflexions, son style, sa philosophie, ses acteurs et je crois fermement qu'elle aide à l'épanouissement intellectuel. Alors naturellement, bloqué chez moi, dans une ville qui s'est soudainement tranformé en désert (même chaleur et densité d'habitation), je me suis tourné vers cette série pour tuer un peu le temps. Sauf que j'ai déjà tout regardé, et que seul le revisionnage de la première saison du revival 2005 (maintenant de loin ma préférée), avec un recul et un regard nouveau, m'a apporté un peu de satisfaction. Pour le reste, je connais bien trop Tennant et les histoires de Davies, et puis je n'ai pas assez d'espace disque pour télécharger les saisons de Moffat en qualité acceptable. Si, à ce stade-là, l'être humain lambda aurait déjà abandonné son ordinateur pour aller se promener et se faire des amis au premier rassemblement local, j'ai décidé de persévérer dans mon entêtement asocial et de m'essayer, pour la deuxième fois, à la série classique.

 

Petite clarification pour ceux qui ne sauraient pas ce qu'on appelle aujourd'hui la "série classique" Doctor Who (et qui auraient, par une intuition un peu surréaliste, quand même cliqué sur cet article). La série Doctor Who est née en 1963 et la diffusion de son premier épisode s'est d'ailleurs fait le jour de l'assassinat de JFK. Ainsi, comme son héros (ou comme Forest Gump), Doctor Who a traversé l'histoire... jusqu'en 1989, où les audiences du programme ne satisfaisaient plus la chaîne, qui annule celle-ci. Un téléfilm américano-brittanique tente en 1996 de rallumer la flamme, mais c'est un échec autant critique que commercial. Il faudra attendre 2005 pour voir la série renaître de ses cendres avec un succès sans précédent, sous l'impulsion de Russel T Davies et Julie Gardner. On appelle "série classique" ce qu'était la série avant le revival de 2005. Ainsi, attendant désespérément l'arrivée de la huitième saison (du revival), je décide de donner leur chance à quelques épisodes très old-school.

 

The Caves of Androzani est un story-arc composé de quatre épisodes de vingt minutes. On pourrait comparer ce modèle aux two-parters d'aujourd'hui, puisque les épisodes de la nouvelle série durent quarante minutes. Cette histoire narre les aventures de Peter Davidson, le cinquième Docteur, et de sa compagnon (well, fuck you, syntaxe française), l'américaine Peri Brown (Nicola Bryant), dans les cavernes de la planète Androzani (merci Captain Obvious).

 

Les personnages (Le Docteur, le compagnon et le villain)

 

Premier détail intéressant : Peter Davidson, la cinquième incarnation du Docteur.

Si l'amour des fans semble être indiscuté pour les trois Docteur de la nouvelle série, 9 (Christoper Eccleston), 10 (David Tennant) et 11 (Matt Smith), et qu'on retrouve dans la série classique le fan-favorite ultime (David Tennant et lui se livrant un combat de titan pour cette place dans le coeur de fans) quatrième Docteur (Tom Baker), le reste des incarnations ne jouissent pas de la même unanimité.

Seuls les fans assez courageux pour regarder (et apprécier) du noir et blanc datant des années 60 pourront se prononcer sur les deux premiers Docteur (William Hartnell et Patrick Troughton), seuls ceux qui ont grandi avec lui (ou les irréductibles fans du style James Bond) vous diront que le troisième (John Pertwee) est leur préféré, le huitième (Paul McGann) n'a eu droit qu'à un film très moyen et américanisé (même si The Night of the Doctor l'a replacé assez haut dans notre estime [mon avis]), tout le monde déteste le sixième (Colin Baker, urgh) et peu ont le courage de regarder les obscurs épisodes du septième (Silvester McCoy).

 

Cependant, je crois bien que Peter Davidson peut faire partie de ces Docteur qui font l'unanimité. Très humain, doux et romantique, il est parfaitement dans la veine de Tennant, en peut-être plus calme et n'ayant pas subi le traumatisme de la guerre du temps. Il était le plus jeune acteur à avoir campé le rôle avant Matt Smith et sait pourtant, comme lui, être imposant et dégager l'aura d'un Seigneur du Temps âgé de 700 ans. Il étale son savoir en mettant des lunettes en forme de demi-lune, il est excentrique, fou et incompréhensible (il porte un céléri sur sa tenue de cricket), il rit devant le danger, est passionné, tout en sachant rester drôle, sarcastique et impertinent en toute situation. En somme, c'est Le Docteur, celui qu'on aime.

 

Le héros, c'est fait. On sait qu'on aura plaisir à le suivre et qu'il pourra porter l'épisode sur ces épaules, assez en tout cas pour en faire un vrai épisode de Doctor Who. Maintenant, qu'en est-il du compagnon ? Eh bien, autant le dire tout de suite, c'est là que le bât blesse un peu. Doctor Who est une série de science-fiction qui a toujours été en avance sur son temps, avec ses concepts philosophiques et son héros bienveillant et non-violent, pronant l'ouverture d'esprit, la tolérance et le savoir. Cependant, il a été souvent dit que le concept de compagnon était un peu misogyne. Ah bon ? J'ai toujours été un peu contre cette idée, surtout dans la nouvelle série. Le Docteur, en tout cas, s'il peut être méprisant et condescendant, ne l'est certainement pas en raison du sexe de son interlocuteur, mais bien simplement parce qu'il est le Docteur, et que l'autre est un humain. Mais je dois l'avouer, si problème il y a quelque part, c'est bien dans la caractérisation dudit personnage féminin. Si on peut admirer les personnages que sont Rose (2005-2006) ou Sarah Jane Smith (1973-1975), il faut avouer que Peri Brown n'est pas grand-chose d'autre qu'une jolie américaine un peu nunuche qui passe la majorité de l'épisode évanouie, tour à tour dans les bras du Docteur ou du villain. Pas fameux, c'est certain.

 

Enfin, que serait donc un héros sans son villain ? Une histoire de Doctor Who sans son monstre ? 

On peut tout de suite oublier le monstre à écailles que montre la scène pré-générique pour attirer les enfants, dans cet épisode, on aura à faire à l'antagoniste savant-fou Sharaz Jek, un expert en robotique ayant perdu la raison en brûlant horriblement son visage qu'il chérissait comme un Narcisse dans un accident de mine. Il porte donc un masque en cuir (assez kitch, mais on s'y fait) dans la peur de devoir voir ou montrer son visage défiguré.

C'est la première grande réussite de l'épisode : l'ennemi est bien écrit, sa psychée est intéressante et son jeu est à la fois fou (délicieusement over-the-top) et très touchant. Christopher Gable remplit l'écran par l'enthousiasme de son jeu derrière le masque et on est assuré dès le début de ne pas s'ennuyer pendant ses scènes. C'est en quelque sorte un mirroir du Docteur, esprit brillant, romantique, mais tristement fou. C'est la recette pour un méchant qui fonctionne.

 

Le story-telling

 

C'est souvent le sujet qui fâche avec la série classique Doctor Who et toutes les autres séries (ou films) de cette époque. On aimerait tous regarder Star Trek ou certains grands classiques du cinéma... mais qu'est-ce que c'est ennuyeux ! J'imagine que les enfants de 1984, avec leur six chaînes sur lesquelles zapper, étaient scotchés à leurs postes, mais moi, sur le player Dailymotion, en un clic, je peux faire des dizaines et des centaines d'autres choses. Ce n'est pas facile !

 

Eh bien, soyez agréablement surpris, car ces épisodes se regardent très agréablement ! Chaque morceau de vingt minutes se termine sur un cliffhanger qui donne envie de voir la suite dans la seconde (et en plus, c'est possible. Internet is magic) et il n'y en a que quatre. L'histoire ne semble jamais faire de pause inutiles pour étirer la durée et l'intrigue est tenue de manière très concise dans ces 80 minutes. Et en plus des cliffhangers, qui ne sont finalement que de la poudre aux yeux scénraistique un peu cheap pour créer un besoin de voir l'épisode suivant, il y a dans l'histoire de vrais retournements de situtations et développements intéressants.

 

L'histoire

 

Ah, c'est quand même le gros morceau, normalement ! C'est sûr que de bons acteurs, de bons personnages, un story-telling efficace, au service d'une histoire oubliable, ça fait finalement toujours un épisode oubliable. Alors, qu'est-ce qui fait de cet arc une histoire mémorable de Doctor Who ?

 

Déjà, et je me rend compte que c'est la première fois que je le mentionne, c'est le dernier épisode de Peter Davidson. C'est donc ses adieux au personnage et l'histoire qui mène à sa mort. Ça, c'est toujours cool. Ensuite, l'histoire de la planète Androzani est véritablement intéressante ! Deux planètes jumelles : une où habite une colonie humaine et une, déserte, où l'on peut miner, au fond des cavernes, le Spectrox. Deux factions, les militaires, "au service du peuple" et les rebelles de Sharaz Jek, contrôlant les réserves du produit avec son armée d'androïdes, se battent pour tirer profit de cette substance qui, traitée, possède des vertues rajeunissantes. Ainsi, la damnation de la planète vient de la lubie de l'humain pour la jeunesse éternelle. Pas mal. Je vous laisse ensuite la surprise de tous les retournements de situtations et changement de perspectives vis-à-vis de qui sont les "méchants", liés aux tractactions politiques de la planète aux commandes.

Tout ça est très intéressant et donne à Peter Davidson et son cinquième Docteur un épisode à la hauteur de la série pour quitter celle-ci.

 

 (I love Peri Brown)

 

J'aurais peut-être un peu à redire sur le fait que le Docteur n'aide en rien (ou en tout cas pas sciemment) à la résolution de l'intrigue et qu'en fait, lui et son assistante (moins classe mais plus facile à accorder) ne sont que de malheureuses victimes d'un coup de malchance, le TARDIS ayant atteri au mauvais endroit au mauvais moment. D'ailleurs, chose sympathique à noter, le dénouement est amené par une femme. Voilà, un bon point pour l'égalité des sexes dans la série classique ! 

 

En conclusion, The Caves of Androzani est une très bonne histoire de Doctor Who, qui rassemble à peu près tout ce qu'on aime à propos de la série : de bons acteurs, un Docteur charismatique, un antagoniste intéressant et attachant, un story-telling efficace et une histoire inventive et réfléchie. L'idéal si vous voulez vous mettre à la série classique ou découvrir le cinquième Docteur !

 

 

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